Humeurs de Mémoire, 30 septembre 2019

Je n’aime pas tenir un journal. Mais pourquoi ne pas lâcher quelques mots sur ma vie à la fac et sur l’avancée de mon mémoire de temps à autres? Je lâcherais ici ou là quelques remarques personnelles, sur l’actualité, sur mon état d’esprit. Ce sera un peu un journal, tant pis.

Arrivé à Créteil il y a un mois. Je vis dans les Choux, un ensemble architectural des années 70. Je suis à deux pas de la fac, en colocation avec deux autres étudiants au rythme de vie bien différent du mien (l’un est en alternance, l’autre travaille). C’est une bonne chose : j’ai entendu parler de trop de colocations d’étudiants qui se finissaient mal. Il faut bien le dire, le temps que revienne le rythme de la vie étudiante, que j’ai interrompue il y a un an, je m’ennuie un peu. Alors je lis, j’écris, je lis encore ailleurs, sur Internet, je discute avec des amis, je sors à l’occasion.

Vient la pré-rentrée, la rentrée. Un sujet de mémoire : restons sur la mise en musée, la patrimonialisation, du rock en France. Mais partons sur la façon dont les structures “savantes” s’approprient le rock, le mettent en scène dans des musées. Pour cela, étudions l’expo Hendrix de la Philarmonie. en 2002, pour la première fois, la Philarmonie de Paris consacre une exposition aux musiques actuelles, avec un diptyque consacré au corps : l’une des parties est consacrée au corps dans la pratique musicale, l’autre à Jimi Hendrix. “Jimi Hendrix Backstage”. Je connais peu sa musique, mais évidemment, j’en connais le mythe. Je sais à quel point son usage de la guitare a été révolutionnaire, qu’il est un showman immense, un songwriter sous-estimé.

Passages, donc, pour se lancer là-dedans par des lieux que je serais amené à revoir : Passage par la BPI (bibliothèque publique d’information) au centre Georges Pompidou pour éplucher la presse. Par la BNF, endroit gigantesque, terrifiant et qui me terrifie, pour créer un compte chercheur – “compte chercheur”, ça met limite la pression. Passage évidemment par la Philarmonie pour consulter le catalogue de l’expo et savoir comment me rendre dans ce lieu dont j’espère pouvoir consulter les archives un de ces quatre. Enfin, des archives consultables pour quelque chose de si récent, je rêve peut-être un peu. On verra bien. En attendant, je commence à effleurer tout juste ce qu’est préparer un sujet de mémoire. Un livre entier peut me décevoir, un simple article m’ouvrir de nombreuses possibilités. Déjà des doutes, des certitudes, des pistes qui apparaissent et se révèlent être froides.

Après les nouveautés, le retour de choses que j’avais perdu : ces soirées inattendues, ces verres entre étudiants, ces fins de semaines ou la pression retombe, ces quelques minutes d’intercours, et surtout, le plaisir immense, de se dire, parfois, rarement, un instant : “j’étudie l’histoire”. Ces mots et expressions qui évoquent des souvenirs et un imaginaire : “la BU”, “le BDE”, “je trouve pas ma salle”, “fin de semestre”, “à rendre pour le…”, “ne prenez pas en note”… Retour de tant de choses.

Musique de circonstance : “I’m worried, i’m worried”, chante avec le sourire Jeff Tweedy de Wilco. Dans l’actualité, Rouen brûle, Chirac est mort, j’ai décidé de m’abonner à Arrêt Sur Images. Retour définitif d’une certaine idée de la vie étudiante.