Humeur, 11 octobre 2020 : sous l’eau!

Sous l’eau! J’adore cette expression et après quelques jours à Blois où le salon du livre d’histoire noyé le vendredi, elle me paraît très juste. Blois, déjà : la même chose que l’année dernière, same shit different day. Peut-être m’y suis-je senti plus familier, plus à l’aise, osant me faire dédicacer quelques bouquins (Tournès et son Américanisation, le dernier Christophe Naudin qui a l’air touchant, et Libres d’obéir de Chapoutot dont je comprends de plus en plus mal la réception très tiède).

Sous l’eau, je disais. Et moi qui espérait être actif sur ce petit blog pour la rentrée. Tant de trucs que j’aimerais écrire et qui passent à la trappe parce que je dois préparer tel atelier d’écriture, préparer tel podcast, aller à Blois pour le M2, bouquiner un peu pour éviter que ma pile de livres à lire ne s’écroule… Je ne sais pas si nos profs réalisent à quel point, entre le master, la situation sanitaire qui empire de jour en jour et nos vies (ou ce qu’il en reste), on est tous exténués. Je lisais l’autre jour que les jobs de 35/40 heures que notre monde a créé étaient des reliquats d’un monde ou le travail domestique était assuré par quelqu’un d’autre (généralement une femme au foyer) et que de tels horaires ne permettaient pas de vivre sainement, de faire du sport, d’avoir le temps de manger sainement, d’avoir des loisirs… Constat un peu terrible, certainement exagéré. Mais si il n’est qu’un tout petit peu vrai, c’est déjà terrible. Et si je n’arrive déjà à faire tout ça que difficilement en étant étudiant, pas hâte du stage. Si je trouve un stage dans le contexte actuel. Vous avez compris.

Je parlais de la situation sanitaire mais il n’y a pas que ça qui plombe la rentrée. Il y a aussi des disparitions, celle de Dominique Kalifa qui avait tant compté pour moi lors de mon parcours à Lille, et aussi, dans ma famille, celle d’un proche que je n’avais pas revu depuis longtemps et dont la bonté d’âme me manquera. Il y a aussi la LPPR, qui, si elle ne risque pas de me concerner, me terrifie, moi qui prend autant de plaisir à suivre la recherche historique. Le grand zoo des plateaux télés, les cons de tous les bords, la torpeur généralisée. Ce week-end, au détour d’un café, une de mes profs laissait échapper un « année de merde ! ». Et puis c’est pas fini